Découvrez la collection Cartis avec la Ford Thunderbird
La Thunderbird, voiture de Marilyn Monroe : icône américaine au volant d’une légende
Au printemps 1956, une photographie en noir et blanc fait le tour de la presse hollywoodienne : Marilyn Monroe, silhouette gracile et sourire lumineux, s’installe au volant d’une Ford Thunderbird blanche, décapotée. Plus qu’un instantané glamour, cette image saisit la rencontre entre deux mythes américains : l’une, star mondiale au sommet de sa carrière ; l’autre, une voiture révolutionnaire qui allait marquer toute une génération de conducteurs.
La Thunderbird, naissance d’un symbole
La Ford Thunderbird, première du nom, apparaît en 1955 dans un contexte bien particulier : la Chevrolet Corvette, née deux ans plus tôt, tente de séduire les amateurs de sportives. Mais Ford prend une autre voie : avec la Thunderbird, il ne s'agit pas d'offrir une voiture de course, mais une voiture personnelle luxueuse et élégante, pensée pour la route comme pour le regard.
Le modèle biplace, aux lignes basses et racées, arbore un V8 de 292 pouces cubes (4,8 litres), produisant environ 200 chevaux. Une puissance tranquille, souveraine, mais sans excès. La Thunderbird ne cherchait pas à battre des records de vitesse : elle proposait le confort, le style et la modernité.
Dès son lancement, la voiture connaît un franc succès. En 1955, plus de 16 000 unités sont vendues, un chiffre colossal pour un modèle de cette catégorie.
Marilyn et sa Thunderbird : histoire d’un attachement personnel
Ce qui rend la Thunderbird blanche de 1956 si célèbre aujourd’hui, ce n’est pas un plan marketing : c’est tout simplement qu’elle appartenait réellement à Marilyn Monroe.
Le 20 décembre 1955, Marilyn prend possession de sa Thunderbird neuve. Elle la conserve pendant six ans, jusqu’en 1962. Contrairement à d’autres stars hollywoodiennes entourées de chauffeurs, elle la conduit elle-même régulièrement, notamment pour des trajets entre Los Angeles et son domicile à Beverly Hills. Une image authentique et intime de la star, loin des plateaux de tournage.
Selon certaines sources, c’est au volant de cette voiture qu’elle aurait transporté Arthur Miller lors de leur premier rendez-vous en Californie, quelques mois avant leur mariage en 1956. La voiture, dès lors, devient un témoin silencieux de sa vie privée, présente dans les moments heureux, comme dans les périodes plus sombres.
Une voiture d’exception, même sans paillettes
Le modèle 1956 de la Thunderbird – celui que possédait Marilyn – présente quelques améliorations notables par rapport à la version 1955. Le plus visible ? Le montage de la roue de secours à l’extérieur, sur le pare-chocs arrière, afin d’augmenter l’espace dans le coffre. Elle reçoit aussi une prise d’air sur les ailes pour améliorer la ventilation de l’habitacle, et propose désormais une boîte automatique à 3 vitesses, gage de confort sur les longs trajets.
La finition intérieure est luxueuse pour l’époque : sellerie en cuir, tableau de bord futuriste, volant ajouré typique des années 50. Tout dans cette voiture évoque la douceur de vivre américaine de l'après-guerre, entre lignes tendues, chromes généreux et douceur de roulement.
Une voiture devenue légende
Après le décès de Marilyn en 1962, la Thunderbird reste dans l’ombre. Mais elle refait surface en 2018, lorsqu’elle est mise aux enchères à Los Angeles. Le véhicule, accompagné de documents prouvant sa propriété par l’actrice, est adjugé pour 490 000 dollars, retrouvant ainsi son statut de pièce mythique de la culture automobile américaine.
Ce qui impressionne, au-delà de l’aspect starifié, c’est l’excellent état de conservation du modèle. La peinture blanche d’origine, la sellerie claire et le moteur V8 restauré témoignent du soin porté à ce véhicule historique.
Une voiture, une époque, un mythe
Posséder ou même conduire une Thunderbird de 1956, c’est remonter le temps. C’est sentir le cuir vieilli sous ses mains, entendre le grondement discret du V8, et voir défiler les routes bordées de palmiers comme au temps où Marilyn Monroe filait vers un tournage.
Le modèle évoque les années Eisenhower, le rock naissant, les diners aux néons rouges, mais aussi un moment précis où l’Amérique croyait encore que la beauté, le style et le rêve pouvaient tenir dans une voiture décapotable.
La Thunderbird est devenue bien plus qu’un objet de collection. C’est un fragment vivant du rêve américain, une pièce roulante de la mémoire collective, et un témoignage silencieux du lien mystérieux entre les grands destins et les grandes machines.